24 décembre 2011

Plus de 1000kms au compteur: une pause s'impose !!!

Et oui, je vous écris en direct de Gokarna, au Sud du district de Goa, ou les touristes se massent trop pour nous : on préfère les endroits plus calmes, sans pneus pour se faire trainer sur l'eau ni pédalos ou je ne sais quoi encore !!!
L'épopée pour arriver jusqu'ici n'est pas triste.... !!! Je m'en vais vous la raconter en substance, car j'ai bien l'intention de ne pas bouziller mes petits yeux fatigués, et surtout profiter de ce bel endroit pour me requinquer.
Vous vous souvenez peut-être qu'au départ de Jodhpur, on pensait s'être bien sortis de ces petits problèmes d'ajustement stomacaux. Bon ben c'était pas faux, mais c'était pas tout à fait fini non plus. S'en sont suivi quelques journées de grande fatigue physique, l'impression de n'avoir parfois aucune énergie, du mal à manger en général, malgré la quantité de calories nécessaire a la pratique du vélo, etc...
En  dehors de ça, tout s'est très bien déroulé : partis en retard de Jodhpur (je veux dire par là que Gavin est reparti sans nous car il était bouillant de retrouver les copains près de Goa, et il était en pleine forme, lui!), nous avons pris un train jusque Bombay, de manière à s'éviter les étendues désertiques sans fin du Rajasthan, et se donner une chance d'être vers Goa aussi pour les fêtes.
Je vous raconte pas ma réticence à me retrouver avec les vélos couchés au milieu de la gare principale de Bombay, la ville au plus grand bidonville du monde, et de devoir traverser littéralement cette agglomération hallucinante !!! Totale : je pense qu'on a pas trop fait de détours, mais ça nous a quand même pris 6 heures de pédalage intense, et ce, en pleine chaleur (on était arrivés par le train arrivait à 11h...), avec ces horribles camions qui s'orientent au klaxon, et tout le reste, bref, un bon gros mal de crâne au bout de ces 58kms de  béton et abris de fortune sans discontinuité... ! Mais aucun encombre, je veux dire par là que les gens, non seulement ne sont pas là pour se meuter et nous attaquer comme certains pourraient l'imaginer d'ici, non... Finalement, ce sont plutôt les bonjours, les questions et félicitations incessants qui nous demandent beaucoup d'énergie pour répondre agréablement malgré la fatigue et le bruit autour !!!!
Donc une grosse journée éprouvante après une nuit dans le train où l'on ne dort quand même pas comme à la maison hein !!!
Je propose a Fabien qu'on s'arrête à la tombée de la nuit (lui aurait bien continué pour trouver un coin de nature où poser la tente), et on ralentit au niveau du SATKAR HOTEL, où un blanc au sourrire fort sympathique nous fait de grands signes... Coincidence incroyable : John, un anglais d'une quarantaine d'années, vient de terminer son tour du monde... à bicyclette !!! Pour le camping, c'est pas l'idéal : nous devrons installer la tente au bord de la nationale, sans avoir la possibilité de se rincer un peu et nous sommes couverts de sueur et de poussière urbaine... Mais le bon côté, c'est cette rencontre et celle de sa « famille de coeur », qui l'héberge comme un grand frère depuis trois mois sans lui demander un centime en retour. Nous aurons ce même traitement de faveur pour cette unique soirée passée avec Pinky, Mama, Arun, et les autres dont je suis désolée d'avoir oublié les prénoms tellement ils ont été trop mignons avec nous, les deux français sur leur étrange machine !!! Un grand merci à la famille du Satkar Hotel (précision ; nous apprenons par la même qu'un hotel est en fait un restaurant par ici, et qu'il n'y a pas de chanbre à louer pour autant...), et à « CRAZY John ».
Le lendemain, nous poussons un peu trop la machine, et affichons un 80kms au compteur en fin de journée malgré un terrain hyper valloné : grosses montées, descentes toujours trop courtes, toujours ces klaxons dans les bananes, mais quand même beaucoup moins que sur la nationale du Rajasthan. Nous n'arrivons pas à rejoindre Mahad, trop exténuée je propose de nous arrêter des que possible, mais Fabien veut enchaîner les kms ! Pour cela, il veut juste s'arrêter pour acheter des fruits, et, tout de suite, comme d'habitude, une foule se forme autour des vélos couchés, et un homme se pose entre le vendeur de fruits et nous pour nous offrir tout ce dont on rêve : oranges, ananas, bananes et même des figues fraîches !!! Il nous explique qu'il nous a cherché toute la journée, en faisant des aller-retours sur plus de 40kms car il a  entendu parler de ces deux voyageurs à vélo, son nom est SAGAR, et il nous propose de nous prendre en charge : ses amis peuvent nous loger dans une ferme, d'autres dans une maison en bambous, et moultes autres amis a travers tout la region... Il est accompagné de son ami reporter DIPAK et deRAJEESH. Quelle est cette nouvelle coincidence, encore plus folle celle-ci : Sagar organise des séjours à vélos avec ses élèves (il est prof), il gère des projets de protection d'oiseaux (vautours en particulier), de tortues, et de restructuration de villages autonomes, de fermes biologiques, etc, etc... !!! INCREDIBLE INDIA !!!!
Sagar nous propose de nous suivre en moto, car son rêve, lorsqu'il a entendu parler de nous, c'était de pouvoir nous accompagner le long de la côte (à une quarantaine de kms de la route nationale que nous pensions suivre pour être plus rapides). Nous acceptons avec grand enthousiasme bien sûr, quitte à perdre un peu de temps et éventuellement faire du stop ou monter dans un train plus tard pour arriver à destination (Gokarna) pour Noël. Et quelle excellente expérience. Sagar nous a fait découvrir les plus beaux spots dont on pouvaient rêver à vélo : fermes à noix de coco, village de pêcheurs, enfants du pays, la mer, les oiseaux dont il connaît les cris, le comportement et l'importance pour l'équilibre d'une nature fragilisée par notre insatiable besoin de construire et exploiter les ressources sans états d'âmes. Nous découvrons un personnage d'une sensibilité, et d'une vérité rare, toujours gai et au soutien précieux. Je ne m'étendrai pas sur la difficulté physique de ces journées (s'il ne m'avait pas déchargé de deux sacoches, je pense que je n'aurais jamais pas pu surmonter les côtes abruptes et la chaleur...), ça n'a pas d'importance, compte tenu de ce que nous avons vécu grâce à sa présence à nos côtés pendant plus d'une semaine. Je vous reparlerai bientôt de Sagar et ses  projets dans la page « Portraits », et je pense que notre histoire ne se terminera pas là : nous sommes très motivés à l'idée de participer à ses projets bientôt, donc le programme risque de nous ramener du côté de Mahad, où tout se passe concernant les villages qu'il supporte, les enfants et les oiseaux. Il faut aussi que je vous parle de ses amis : tout d'abord Dipak, d'une gentillesse inégalée, de la famille dans la maison en bambous où nous ne sommes malheureusement restés qu'une nuit (Shrinivas, le père est architecte et concepteur de ces maisons, Rimsha, la maman, est homéopathe et fine cuisinière, et Disha leur fille, la grâce incarnée), et bien sûr la famille du frère de Sagar (Amareej, Shilpa et Sara Dha) qui nous garde actuellement les vélos sur Sawantnari. Désolée pour l'orthographe tout le monde... je fais de mon mieux !!!
Au final, donc, nous avons laissé les vélos à 250 bornes d'ici, histoire de ne pas mettre 3 jours à descendre au sud de Goa, et nous avons essayé le réseau des bus, ça non plus c'était pas triste : il nous a fallu plus de 9 heures pour rallier Gokarna !!!
Nous sommes donc arrivés il y a trois jours. David et Roxane, qui n'avaient aucune nouvelles (pas de connexion internet depuis 10j), ont été bien surpris de nous voir débarquer sur la plage en fin de soirée !!! Excellents retrouvailles, et encore plus excellentes hier soir puisque GAVIN MADE IT !!!  Lui a tout fait en  vélo, plus de 1000 bornes encore, à coups de 120kms par jour malgré le fort dénivelé de la région... et juste pour la journée d'hier : 145kms, arrivé complètement rompu, alors ça valait bien une bonne crêpe banane chocolat et quelques bières !!!
Nous sommes donc sur la plage de Om beach (la plage a réellement la forme du « Om » boudhiste!!!  deux croissants de sable magnifiques flanqués de quelques rochers, et pas une construction en béton à l'horizon, de la balle), dans des huttes en terre et en palmes de cocotier, à savourer un repos bien mérité, et à essayer de reprendre quelques kilos !!! Nous comptons rester jusqu'au nouvel an. 
A tous, si on ne s'écrit pas jusque là, je vous souhaite un JOYEUX NOEL, et un BON BOUT D'AN !!!!! Enormes bises ensablées de Gokarna !

Namasté, talk to you soon !!!
Quelques photos de Jodhpur a Gokarna
(les legendes viendront bientot...):

2 commentaires:

  1. hé hé!! Super récit! Je me régale de te lire. J'arrive exactement à imaginer ce que vous pouvez vivre en inde avec vos vélo couchés....
    Si vous êtes toujours à Om Beach passez le bonjour au Dolphin... peut être qu'ils se rappellerons de nous (amis d'aminata et Laurence!)
    A bientôt

    Nadia et José

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  2. actives vos énergies de partage ! quel formidable Rêve j'ai fait ... retrouvaille de mes amis avec qui j'ai voyagé en inde !
    voilà , aprés la visite de vos blogs !!! la semaine dernière
    Merci et SUPER BRAVO , heureuse de vous voir si enrichis Fa

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